Introduction : Un choix central

Bien choisir son mode de chauffage est l’une des décisions les plus importantes lors d’un projet de rénovation. C’est un sujet qui touche directement au confort quotidien, aux factures d’énergie, mais aussi à l’impact environnemental du logement. Face à la diversité des solutions disponibles (pompes à chaleur, poêles, chaudières, combinaisons possibles…) il est facile de s’y perdre.

Avant même de sélectionner un système, il faut rappeler un principe fondamental : sans isolation performante, aucun chauffage ne sera efficace. Une bonne enveloppe thermique permet non seulement de limiter les déperditions, mais aussi de dimensionner correctement les équipements, en particulier une pompe à chaleur, qui doit être calibrée au plus juste pour fonctionner de manière optimale.

Cet article vous propose un tour d’horizon des principales solutions de chauffage adaptées à la rénovation, avec leurs atouts, leurs limites et des exemples de combinaisons possibles, afin de vous guider dans cette étape essentielle de votre projet.

Pour vous accompagner à chaque étape de votre rénovation, Integrale Construction met son expertise à votre service, afin que vos choix de chauffage soient efficaces et durables.

1. Les pompes à chaleur (PAC)

1.1 PAC air/eau

La pompe à chaleur air/eau est la solution la plus fréquemment retenue en rénovation. Elle puise les calories présentes dans l’air extérieur pour chauffer l’eau d’un circuit, qui alimente ensuite des émetteurs : plancher chauffant ou radiateurs. Elle peut également produire l’eau chaude sanitaire, et certains modèles sont réversibles, permettant ainsi un léger rafraîchissement en été.

Le principe clé à retenir est que plus la température d’eau demandée est basse, meilleur est le rendement (COP) de la PAC. C’est pourquoi ce type d’installation est particulièrement performant lorsqu’il alimente un système basse température, comme un plancher chauffant ou des radiateurs modernes adaptés. À l’inverse, si l’installation exige de l’eau à plus de 60 °C, le rendement chute et la consommation électrique augmente. C’est pour cette raison que l’isolation du bâtiment est déterminante : un logement bien isolé a besoin de moins de puissance de chauffage et permet donc de faire fonctionner la PAC dans de meilleures conditions.

Le plancher chauffant en rénovation

Le plancher chauffant est considéré comme l’émetteur idéal pour une PAC air/eau, puisqu’il fonctionne à très basse température (35–40 °C). Cela maximise le rendement et assure un confort homogène dans tout le logement. En rénovation, cependant, son installation reste lourde. Elle nécessite de rehausser le sol et d’en refaire les revêtements. Des solutions dites « minces », de 5 à 6 cm d’épaisseur, existent aujourd’hui et facilitent la mise en œuvre, mais elles impliquent tout de même un chantier conséquent. Pour cette raison, le plancher chauffant n’est pas toujours retenu lors d’une rénovation, sauf si les sols doivent de toute façon être repris.

Les radiateurs : garder les anciens ou passer en basse température ?

Dans la majorité des rénovations, surtout celles d’anciennes maisons chauffées au fioul ou au gaz, ce sont les radiateurs qui restent les émetteurs principaux. Deux cas de figure se présentent :

  • Conserver les radiateurs existants : s’ils sont en fonte ou en acier, ils ont été conçus pour fonctionner avec de l’eau à haute température (souvent 70–80 °C). Dans ce cas, il faut opter pour une PAC dite « haute température », capable de délivrer de l’eau entre 60 et 65 °C. Cela permet d’éviter le remplacement complet du réseau de radiateurs, mais au prix d’un rendement moindre et d’un investissement initial plus élevé.
  • Remplacer les radiateurs par des modèles basse température : ces émetteurs modernes sont dimensionnés pour chauffer avec de l’eau entre 40 et 45 °C. Couplés à une PAC basse température, ils garantissent un excellent rendement et donc des économies sur la durée. L’inconvénient est évidemment le coût supplémentaire et les travaux liés au remplacement des radiateurs existants.

En pratique, beaucoup de rénovations adoptent des solutions mixtes : conserver certains radiateurs en appoint, remplacer seulement ceux des pièces principales, ou combiner plancher chauffant au rez-de-chaussée et radiateurs basse température à l’étage.

Un choix à adapter au logement

La décision entre PAC haute température et basse température n’est jamais universelle. Elle dépend de l’état du bâtiment, de son niveau d’isolation, du budget disponible et de la tolérance aux travaux. C’est pourquoi un bilan thermique réalisé par un professionnel (thermicien ou installateur certifié QualiPAC) est essentiel. Ce diagnostic permet de dimensionner correctement la PAC, d’évaluer si les radiateurs existants sont compatibles et de chiffrer l’intérêt d’un remplacement.

Enfin, il faut rappeler que le choix de la marque de la PAC est moins important que la qualité de l’installateur : un professionnel expérimenté, qui connaît bien la marque choisie et dispose d’un bon accès aux pièces détachées pour le SAV, est la garantie d’une installation fiable et durable.

1.2 PAC air/air

La pompe à chaleur air/air est une autre option fréquente en rénovation, surtout dans les logements qui ne disposent pas d’un réseau hydraulique (radiateurs ou plancher chauffant). Ici, la PAC prélève les calories de l’air extérieur pour souffler directement de l’air chaud dans les pièces via des unités intérieures. La plupart des modèles sont réversibles et font office de climatiseur l’été, ce qui devient un avantage non négligeable avec des étés de plus en plus chauds.

Les différents systèmes : splits, multisplits et gainables

Le monosplit est la configuration la plus simple : un module extérieur est relié à une seule unité intérieure (souvent un mural). Idéal pour une pièce principale, mais insuffisant pour chauffer une maison entière. Le multisplit permet de raccorder plusieurs unités intérieures à une seule unité extérieure. Chaque pièce peut ainsi recevoir son propre diffuseur, ce qui offre une couverture complète de l’habitation. Le système gainable est plus discret : l’air est distribué dans les pièces via des gaines dissimulées dans les combles ou le faux plafond, avec seulement des grilles visibles. En hiver, si le système est couplé à un poêle, il peut tourner en mode « ventilation seule » pour diffuser la chaleur efficacement dans la maison.

Dans le cas des gainables, il est possible d’installer des systèmes de régulation par zone, comme Airzone, qui permettent de contrôler la température pièce par pièce avec précision et d’éviter de chauffer inutilement l’ensemble du logement. Ce système analyse également la qualité de l’air et ajuste son comportement en fonction, un atout non négligeable pour le bien-être au quotidien.

Avantages et limites en rénovation

La PAC air/air est particulièrement attractive en rénovation légère, car elle ne nécessite pas de circuit hydraulique. Elle permet un chauffage rapide, un confort d’été grâce à sa fonction climatisation, et un investissement initial souvent plus abordable qu’une PAC air/eau. En revanche, elle présente quelques limites. Elle ne produit pas d’eau chaude sanitaire, le confort perçu est différent car il s’agit d’air soufflé, et dans les régions très froides, son efficacité peut baisser.

1.3 Marques et installateurs

Aujourd’hui, les grandes marques (Daikin, Mitsubishi, Atlantic, Panasonic, Toshiba, etc.) offrent des performances comparables. Le critère essentiel n’est pas tant la marque que la qualité de l’installateur : maîtrise de la configuration, mise en service correcte et surtout accès rapide aux pièces détachées pour assurer un bon SAV.

2. Poêles et cheminées

Le chauffage au bois reste un grand classique, apprécié pour son aspect convivial et sa dimension écologique, à condition que le bois utilisé soit local et issu de forêts gérées durablement. Il se décline en plusieurs types d’émetteurs, chacun avec ses spécificités techniques et son confort d’usage.

Poêles à bûches

Les poêles à bûches sont des appareils simples et efficaces, mais ils nécessitent une manutention régulière (chargement manuel, nettoyage des cendres). Puissances courantes : 5 à 12 kW. Matériaux : fonte, acier, pierre ollaire. Masse : un poêle massif emmagasine plus de chaleur, ce qui prolonge le rayonnement après extinction. Conduits : diamètre 150 à 200 mm.

Poêles à granulés (pellets)

Les poêles à granulés sont automatisés, avec alimentation continue et régulation électronique. Puissances : 5 à 10 kW (jusqu’à 15 kW pour grandes maisons). Matériaux : fonte, acier ou combinaison. Tuyauterie : 80 à 100 mm, selon installation. Zonage possible via gaines et ventilateurs intégrés pour chauffer plusieurs pièces.

Cheminées et inserts

Les cheminées ouvertes sont surtout esthétiques et apportent un confort ponctuel. Les inserts fermés, en fonte ou acier, sont plus efficaces et peuvent redistribuer la chaleur via des conduits de ventilation.

3. Les autres moyens de chauffage

3.1 Chaudière à granulés (biomasse)

Alternative sérieuse, surtout dans les maisons sans raccordement gaz. Rendement élevé, autonomie confortable, stockage des granulés nécessaire. Éligible à certaines aides.

3.2 Chaudière gaz à condensation (THPE)

Performante si le réseau de gaz est disponible. Toutefois, le gaz reste une énergie fossile et les aides publiques tendent à se réduire.

3.3 PAC hybride (air/eau + gaz)

Ce système combine une PAC air/eau avec une chaudière gaz. Quand la température extérieure est douce, la PAC fonctionne. Quand il fait très froid, la chaudière prend le relais.

3.4 Solaire thermique + appoint

Des panneaux solaires thermiques peuvent couvrir une partie du chauffage et de l’eau chaude. Un appoint reste indispensable pour les périodes peu ensoleillées.

3.5 Systèmes de chauffage en déclin (fioul, convecteurs électriques)

Le chauffage au fioul est interdit pour les chaudières neuves depuis 2022. Les convecteurs électriques sont très énergivores et à éviter sauf en appoint ponctuel.

4. Les combinaisons de modes de chauffage possibles pour optimiser

Dans de nombreuses rénovations partielles, un seul système de chauffage ne suffit pas. Il est courant de combiner plusieurs solutions afin d’optimiser confort et efficacité.

Exemples de combinaisons

Plancher chauffant au rez-de-chaussée + PAC air/air gainable à l’étage. Une combinaison performante mais coûteuse et complexe, idéale pour homogénéiser la chaleur et rafraîchir l’été.

PAC air/eau + radiateurs électriques d’appoint : permet de limiter l’investissement initial, pratique pour pièces secondaires, mais consommation électrique plus élevée.

Poêle à granulés + PAC : le poêle sert d’appoint pour les jours les plus froids. Il est possible de le coupler à un gainable en mode ventilation seule pour diffuser la chaleur.

Le choix doit être adapté à la configuration de la maison, à l’usage des pièces et au budget, avec un installateur expérimenté pour dimensionner et coordonner le mix énergétique.

Conclusion : l’isolation comme priorité

Choisir un mode de chauffage adapté lors d’une rénovation est une décision structurante. Elle influence confort, dépenses énergétiques et impact environnemental pour 15 à 20 ans. Pourtant, le chauffage le plus efficace et économique reste celui dont on a le moins besoin.

C’est pourquoi la priorité absolue est toujours donnée à la performance de l’enveloppe du bâtiment. Murs, toiture, planchers et menuiseries bien isolés limitent les déperditions et permettent de réduire la puissance nécessaire du futur système.

Une bonne isolation joue également un rôle clé dans le dimensionnement des équipements. En particulier pour les pompes à chaleur, qui offrent un rendement optimal à basse température.

Enfin, bien choisir son chauffage, c’est adapter la solution aux usages réels de la maison. Certaines pièces nécessitent un confort continu, d’autres un chauffage ponctuel, et certaines configurations combinent plusieurs systèmes pour maximiser l’efficacité. Travailler avec un professionnel expérimenté, capable de réaliser un bilan thermique précis et de proposer des combinaisons adaptées, est donc essentiel.

En résumé, prioriser l’isolation et dimensionner intelligemment vos équipements permet de réduire vos factures, votre empreinte carbone et de profiter d’un confort thermique durable.

Integrale Construction vous guide dans le choix de votre système de chauffage et dans la sélection des artisans, pour une rénovation réussie et sereine.